le 1 mai 2015

J'ai suivi avec vous 4 cours de préparation à l'accouchement et je dois dire qu'ils ont changé ma vision de la grossesse et de l'accouchement et même sûrement pour aller plus loin, une certaine façon de voir la vie. Pour tout cela je vous remercie vivement.

 

Grâce à vous et à vos témoignages et enseignements, j'ai pu prendre du recul sur mes deux précédents accouchements et vivre celui-ci dans la joie et l'apaisement en sachant - et mon mari aussi !!- que je ne voulais pas de péridurale.

 

Mon fils est né le 1 mai, après 7h de travail qui sont passés, très très vite. Je ne m'étais pas mis de pression pour cet accouchement, pas d'attente en terme de durée de travail..., seulement l'envie de le vivre pleinement, de manière positive comme une vraie libération.

 

Voici mon témoignage

 

Raconter mon accouchement me trotte dans la tête depuis un bon moment mais pas facile d’aligner les mots dans le bons sens. Pour ma troisième grossesse au fond de moi je voulais accoucher sans péridurale. En effet lors de mes précédentes grossesses j’avais la volonté d’aller au maximum sans péridurale et à chaque fois lorsque la sage-femme est venue pour me dire « voulez-vous que l’on vous pose la péridurale j’avais d’abord dit non puis pousser par mon mari, accepter. Ce qui fait que pour la première je n’ai rien sentie. On peut dire que cet accouchement était à 100% médicalisé, alors que celui du deuxième a été plus soft et j’ai plus senti les contractions. J’ai tout de même eu une période de flottement lorsque l’anesthésiste m’a posé la péridurale qui n’a marché que d’un côté puis m’a donné des nausées. Ensuite ça a été génial. Pour le 3ème, je voulais donc essayer sans péridurale pour vivre au plus profond mon accouchement. Je me suis préparée par les cours de yoga qui m’ont donnée pas mal d’outil. J’ai aussi préparé le papa, d’autant que c’était lui qui avait demandé la péridurale pour moi les deux autre fois, pensant que je ne m’étais pas préparée à un accouchement physiologique.

 

Donc le jeudi (une semaine avant le terme) j’avais pris rendez-vous chez l’acupuncteur pour me détendre et aider à l’accouchement. Les enfants étaient rentrés de vacances le mercredi et mes parents restaient un petit moment le temps que j’accouche. Tous les facteurs logistiques pour la garde des enfants étaient réunis. Le jeudi soir j’ai commencé à avoir de sérieuses douleurs en accompagnant ma fille au cours d’anglais, à tel point que de retour je suis allée prendre un bain et ai demandé à mon père d’aller la rechercher. Le reste de la soirée s’est passé sans soucis ni douleur. La nuit passe et je me réveille à 4h30 avec des contractions un peu douloureuses, je respire pour me détendre. Elles sont assez rapprochées et douloureuses, je les accompagne. Je décide d’aller me prendre un bon petit dèj avec du pain complet, on ne sait pas de quoi sera fait la journée et je vais avoir besoin d‘énergie. Je prends un spasfon et une douche puis me recouche, les contractions s’espacent, je me rendors et me réveille vers 6 h, les contractions sont encore présentes, régulières ou pas je ne saurais dire. Mon ainé se réveille à 7h, je le prends dans les bras – ça peut peut-être aider. Je vais réveiller mes parents pour leur dire que c’est surement le jour J. Toute la maisonnée se réveille, et moi j’ai toujours de bonnes contractions – qui font bien mal, le moindre bruit m’énerve. Je me réfugie alors dans ma chambre dans le noir sur le ballon et quelques minutes plus tard, après deux-trois contractions- donne le départ à mon mari qui vient de finir de prendre sa douche. Les contractions sont très douloureuses et je respire, me détends.

Nous prenons la voiture, personne sur la route, pas de stress, pas d’angoisse, je suis zen, tout va bien se passer. Je n’arrive plus trop à marcher et prends un fauteuil pour aller jusqu’aux Urgences. Nous sommes accueillis par la même dame que celle qui nous avait accueillis pour mon fils, c’est Antoine qui la reconnait. Elle me dit « Il va falloir le pondre rapidement, si vous voulez une chambre simple ». Après les examens de base, la sage-femme m’ausculte, je suis ouverte à 6. Je pense « Cool ! » J’annonce également à la sage-femme que je ne souhaite pas accoucher avec péridurale. Elle me place alors dans la salle nature où il y a un bain mais les contractions sont tellement fortes que rien que l’idée de me déshabiller et de bouger ne m’enchante pas. Je serai très bien là. Je cherche ma position, enfin nous cherchons ma position avec la sage-femme. Elle s’en va chercher un fauteuil et me voilà les quatre fers en l’air sur la table à respirer fortement. Il faut que j’enlève mon jean et culotte ce qui me demande un effort surhumain, je me mets ensuite dans ma bulle et me concentre sur des sons graves et sur la musique de yoga que mon mari a mise, celle avec laquelle j’ai l’habitude de faire mes exercices, que j’ai eu lors de ma séance d’acupuncture et de préparation à l’accouchement chez la sage-femme. Cette musique me rassure. La sage-femme me demande si elle peut m’examiner, je suis ouverte complètement. J’ai envie de changer de position, elle me le suggère aussi. Je me retrouve de côté, une jambe en l’air, un foulard sur la tête car la lumière me gêne, je me bouche aussi de temps en temps les oreilles –surtout quand la sage-femme à la grosse voix arrive et fait des commentaires qui m’énervent, j’ai besoin d‘être en moi. Je pousse un grand cri, quelque chose de liquide passe entre mes jambes, c’est la poche des eaux qui vient de se rompre. Je fais des sons de plus en plus graves, au niveau du bas du ventre. La sage-femme m’accompagne dans la respiration avec sa voix chaude, elle me guide. Je n’en peux plus, la sage-femme me rassure, je suis à la phase de désespérance. Ouf ! cool, il ne me reste plus trop de temps avant de voir mon bébé. Je demande l’anesthésiste mais de me répondre qu’il n’est pas dispo tout de suite et que de toute façon j’y suis bientôt. Le bébé est en train de passer dans le bassin, je sens que ça pousse dans les fesses, une main bienveillante me masse le dos, me touche la jambe. La sage-femme fait une nouvelle vérification, le bébé n’est pas encore assez bas pour pousser. C’est douloureux, je suis animale, je respire dans le ventre, comme je peux, je chante des om bien graves. Ça y est j’y suis les sages-femmes se préparent pour l’expulsion. Olalala, ne me lâchez pas. Les contractions sont méga douloureuses.

Après trois contractions et de fortes poussées dans le bas du ventre, de gros cris de douleurs, voici mon bébé. Mais au fait, un garçon ou une fille, un garçon bien sûr je le sais au fond de moi, ce qui est confirmé quelques secondes après.

A L