Juliane le 9 juillet 2015

Je trouve enfin le temps pour mettre par mail le récit de mon accouchement. Ma petite Juliane est arrivée le 9 juillet (terme théorique 15 juillet).

Le mercredi 8 juillet je me réveille et après un passage aux toilettes, je vois du sang, panique à bord on part à la clinique, tout va bien, j’ai perdu le bouchon muqueux, le col est toujours fermé, court et mou. On passe la matinée à faire des courses, j’ai des contractions un peu douloureuses mais je ne prête pas attention, j’ai eu tout au long du 9ime mois des contractions et souvent elles étaient douloureuses donc je ne m’inquiète pas.

Le soir au diner, je n’ai pas beaucoup d’appétit et j’ai toujours mes contractions, je pars me coucher pour me reposer, je n’en parle pas à mon mari, pourquoi l’inquiéter surtout si c’est du faux travail. De 22h30 à minuit trente, j’ai des contractions toutes les 20min/30min gérables et j’arrive à m’endormir entre les contractions, de toute façon je me suis dis tant que je peux dormir autant dormir et garder mes forces et surtout ça veut dire que ce n’est pas encore le vrai travail !! De minuit trente à 2h30 du matin, les contractions sont toutes les 8 min puis 5min et là elles sont bien douloureuses, je reste allongée et je gère avec le souffle. Au début je faisais la respiration de la vague puis rapidement j’ai commencé à concentrer mon expiration sur l’utérus et sur la contraction, je me relâchais complètement entre deux contractions pour récupérer, respiration profonde et abdominale et je relâchais tous mes muscles (je pensais même à relâcher les muscles de ma mâchoire !!). Je visualisais mon col qui s’ouvrait comme une fleur. A 2h30 les contractions sont tellement douloureuses que je commence à émettre des sons les fameux O et Ammm que nous avons fait ensemble, et ça m’aidait beaucoup, pourtant pendant les exercices de yoga je n’étais pas fan des exercices de son mais pendant le travail ça m’a beaucoup aidé.

A 2h30 je décide de réveiller mon mari qui dormait dans une chambre à coté, il se lève d’un coup et comprend que c’est peut-être le jour J (oui je n’étais toujours pas sûre moi-même), il me prépare une bouillotte chaude et je continue à émettre mes sons à chaque contractions et à me relaxer entre chaque contractions. A 3h30 du matin, les contractions sont toutes les 5min depuis un moment, je decide de prendre un bain en me disant si ça ne s’arrête pas ça veut dire que c’est le jour J!! Le bain chaud est agréable mais les contractions sont toutes les 4min et toujours très douloureuses, je regarde ma montre il est 4h du matin, je sais qu’à la clinique les sages-femmes changent à 7h et je me suis dit ça serait bien d’arriver pour 7h, pour pas avoir un changement d'équipe en plein milieu du travail mais je réalise qu’on doit partir parce que nous avons 40min de voiture avant d’arriver à la clinique, en plus nous habitons à la montagne (1000m) donc il y a les virages à gérer !!! 4h30 du matin on part, arrivée à 5h15 au parking de la clinique, mon mari a très bien géré la route et à chaque contraction j’appuyais fort sur son épaule, il ralentissait et moi je continuais mes cris (ou dois-je dire mes hurlements ??).

On arrive au parking, le veilleur de nuit me voit arriver, je m’arrête toutes les minutes pour crier il s’inquiète, appelle l’ascenseur et prévient les sages-femmes à l’étage, mais je refuse de prendre l’ascenseur, ça va être l’escalier, je veux continuer à faire avancer le travail, arrivée en haut je vois la sage-femme arriver avec une chaise roulante je souris et je lui dis que je veux marcher. En me voyant m’arrêter toute les minutes en criant, la sage-femme (une jeune) s’inquiète et me demande si c’est mon premier enfant je dis oui et elle a l’air soulagé ! elle me met un monito pour écouter cœur de bébé et m’examine rapidement et là elle me regarde d’un regard blanc et me dit, vous êtes à 9,5 de dilatation on part de suite en salle d’accouchement !! Victoire !! je voulais à tout prix gérer les contractions à la maison pour arriver au moins dilater à 5 à la maternité. Je demande la salle physio, et je confirme que je ne veux pas de péridural, la salle est chouette avec un grand canapé et plein de choses pour s’étirer, la sage-femme me dit que je ne peux pas utiliser la baignoire vu que l’accouchement est imminent mais je ne la voulais pas, je voulais rester début et m’enraciner à chaque contraction, la poche des eaux se rompt je me mets à 4 pattes sur le canapé adossée à un ballon et je commence naturellement à pousser, la sage-femme un peu paniquée me demande si j’acceptais d’accoucher plutôt sur le côté, j’ai compris que c’est plutôt le gényco qui allait pas tarder à venir qui prefere cela, je lui ai dit que j’étais prête à essayer mais que si ça ne va pas on revient à 4 pattes, elle était soulagée et m’a dit qu’elle me dira quand se mettre sur le côté, après 5 poussées à 4 pattes tout s’accélère le gynéco arrive je bascule sur le côté, j’attrape mon pied et 3 poussée après ma petite est là!! Il est 6h19 du matin, 1h après notre arrivée à la clinique :) et pas eu besoin de changer d’équipe ;)

je peux vous dire que le souffle du yoga m’a énormément aidé à la faire sortir!! Ma puce a poussé deux cris puis elle n’a rien dit, elle regardait partout et elle était très calme, l’équipe médical était très étonnée par son calme. Et d’ailleurs tout au long du travail son rythme cardiaque était stable. J’ai eu une déchirure superficielle de deux points et un accouchement sans aucune aide médical ! Mon mari a pu voir notre petite sortir de mon corps et a été émerveillé, il en a longuement parlé après.

La délivrance s’est faite rapidement sans injection d’ocytocine ni rien (pourtant à la clinique ils le font systématiquement sauf pour les accouchements physio). Le gynéco est venu me félicitait et je n’oublierai jamais sa phrase “Madame je tenais à vous dire que je ne suis pas personnellement pour les accouchements physiologiques mais là vous m’avez impressionné, bravo”, la sage-femme m’a demandé comment j’ai préparé mon accouchement et j’ai parlé de tes cours Martine, elle m’a dit qu’elle s’en doutait !

Durant tout le travail, et pendant les contractions, je parlais à ma fille pour l’encourager à descendre, pour lui dire que j’étais là pour elle, et pour qu’elle n’est pas peur, je me répétais aussi à moi les mots confiance et patience ! A aucun moment je n’ai demandé la péridural et à aucun moment j’ai senti que je n’y arriverais pas, j’avais une confiance énorme en mon corps, en dame Nature.

Pour finir j’aimerais dire aux filles que mon accouchement n’était rapide que grâce à tout ce que j’ai mis en place depuis des mois. Ma mère a eu un accouchement long, avec péridural et dans ma famille nous sommes connus pour des accouchements longs, je ne suis pas non plus endurante (en temps normal) face à une quelconque douleur donc si pour moi ça été rapide, c’est surtout grâce :

  • cours de yoga à la maison tous les jours où je reproduisais ce que tu nous apprenais Martine
  • la meditation et la visualisation
  • le sport (je faisais quotidiennement du sport) surtout des squats
  • l’alimentation, j’ai diminué tous les produits animaliers et acidifiant et j’ai augmenté les fruits et légumes
  • un lâcher prise et une confiance dans mon corps et la vie, pourtant je suis quelqu’un de très cérébral
  • un mari qui m’a toujours soutenu et qui le jour J a su garder pied sur terre et être discret mais toujours présent

 

Enfin je voulais aussi dire qu’avant mon accouchement j’avais beaucoup de crainte quant au lieu où j’allais accoucher, je n’avais pas osé l’accouchement à domicile et la clinique que nous avons choisi n’était pas connu pour être dans le physio (clinique belledonne) et pourtant j’ai eu le plus beau des accouchements, ce n’est pas le lieu qui détermine mais bien vous, c’est votre accouchement, c’est votre corps, soyez confiante !

Merci Martine pour tout, ton cours de yoga (et surtout tout ce dont tu nous enseignes) a été une lumière qui m’a permis d’épouser et d'accepter la douleur de l’accouchement, c’est sans aucun doute la plus belle des douleurs

 

Noha