Seydou le 22 septembre 2014

Nous sommes donc devenus les heureux parents de ce petit garçon après un long mais très beau chemin de naissance !

J'ai commencé à ressentir des contractions plus fortes dès l'après-midi du samedi 20 septembre ; j'ai continué mes activités jusqu'à aller manger une glace en ville le soir. Vers minuit, les contractions s'intensifient et après des bains chauds relaxants, nous voilà partis pour la maternité à 5h du matin.

Le col est déjà un peu ouvert, on nous invite à aller marcher une heure, ce que nous faisons. Pendant les contractions, je me tiens à mon compagnon, à la boîte aux lettres que nous croisons, à un arbre...Je ressens l'intensité dans le dos.

Nous retournons à la maternité, le col s'est encore un peu plus ouvert.

On nous propose assez vite la salle nature de la maternité, et le bain.

Je vais y rester toute l'après-midi du dimanche, de 11h à 17h environ. Mon compagnon remet régulièrement de l'eau chaude. Je gère chaque contraction en pensant à la vague, qui va si bien avec l'eau chaude qui me réconforte et m'entoure.

Le col bouge encore un peu mais pas énormément ; les sages-femmes me laissent dans le bain, je m'y sens bien.

A la fin de la journée, la nouvelle que le col n'est pas encore suffisamment ouvert pour accoucher me décourage. On me demande de me promener et de me baisser, de me mettre sur les talons pour faire descendre le bébé (qui va très bien sur tous les monitos faits...on a pu me faire les monitos dans le bain). Je fais aussi des signes de l'infini sur le ballon ; je m'accroupis, je m'accroupis en me tenant à des points hauts, je m'accroupis en faisant des signes de l'infini avec le bassin...

Je marche et je me décourage...je me culpabilise...cela doit être de ma faute si après toutes ces contractions, mon col ne s'ouvre pas plus...suis-je prête à la naissance ? Quelle résistance vient se placer sur le col ?

Je respire, je pleure un peu, je respire. Je pense toujours à la respiration, à ne pas me fermer, à laisser passer ces pensées comme des nuages dans le ciel.

Quand nous revenons après la marche, le col n'a pas vraiment bougé. Nous sommes dimanche soir. Les contractions s'espacent un peu.

Les sages-femmes me proposent alors de rompre la poche des eaux sous péridurale, avec un apport d'ocytocine pour accentuer le travail.

Il est désormais presque lundi ; dimanche vers minuit...

En route pour une salle de naissance ; la péridurale est posée, je sens encore le bas de mon corps, cela me rassure, je ne perds pas mes sensations, elles diminuent seulement.

Je continue à respirer, la vague, la respiration abdominale...

On me parle de césarienne si le travail continue à être lent ; le bébé lui va bien.

Je m'accroche à cette nouvelle, le bébé va bien, et j'essaie de me concentrer sur le présent, sur la famille que je vais construire, sur la force que mon corps a eu pour déjà porter ce petit être, je me galvanise, je me trouve forte, je vais chercher du soutien dans le dialogue avec mon compagnon.

Le médecin passe me voir...elle m'examine et m'explique...que bébé est un bébé rêveur, il a la tête dans les étoiles, c'est-à-dire qu'il regarde vers le ciel, son dos est contre mon dos, sa tête n'appuie pas vraiment sur le col au bon endroit, ce qui n'aide pas à l'ouverture.

Cette information donnée, la sage-femme s'occupe de nous pour tenter de faire tourner bébé : acupuncture mais aussi prises de positions qui permettent au bébé de tourner...après plusieurs postures prises, l'échographie rend son verdict : le bébé a toujours la tête tournée vers le ciel. Je trouve que c'est beau, il a bien le droit de se mettre dans le sens où il veut...

Le médecin repasse ; nous sommes lundi vers 3h du matin ; elle me dit qu'elle va tenter de le tourner...après une manipulation qui a duré un certain temps, bébé s'est tourné et le col est tout à fait ouvert !

Elle me dit que je vais devoir l'aider et pousser. Je réalise à peine que l'accouchement est en train de commencer tout à fait, c'est-à-dire le passage final.

Le médecin me dit que le bébé risque de faire le yoyo et qu'elle utilisera peut être la ventouse.

Alors il va naître ! Et je n'aurai sûrement pas de césarienne.

Je suis si heureuse que je trouve beaucoup de force en moi.

La médecin et la sage-femme me demande de pousser ; je comprends tout juste que bébé va bientôt en arriver en voyant la puéricultrice préparer la balance, sortir une couverture...c'est donc bien vrai !

Je sens les contractions monter malgré la péridurale et je me concentre pour pousser ; à chaque expire j'arrive à pousser deux à trois fois.

Je pousse de toutes mes forces, je n'ai jamais vécu une force pareille ; je ne suis plus moi, c'est une force qui me traverse et me transforme.

En quelques poussées (sans ventouse ni aucun appareil), on m'annonce voir les cheveux, puis encore un peu et le bébé est sur moi.

Il est 4h16, Seydou est né !

Nous nous regardons tous les trois, si émus.

Très vite, Seydou prend le sein et nous commençons notre vie à trois, avec beaucoup de douceur et tant d'amour.

Le chemin fut très long avec des moments de découragement et des moments de force intense, de respiration vibrante qui disait toute l'énergie qui me traversait.

Je me souviens de ce chemin avec beaucoup d'émotion et de fierté.

Le yoga m'a permis de ne jamais oublier de respirer, de laisser passer les pensées négatives comme des nuages dans le ciel, de voyager le long de signes de l'infini rassurants, d'accepter que je ne commande pas tout...mais que des forces me traversent et que l'accouchement est d'abord l'affaire de ces forces et ensuite une relation pour nous à trois, le bébé et ses parents.

 

Merci chère Martine pour cette belle préparation et à bientôt pour continuer le chemin du yoga.

Des pensées pour les futures mamans, mes meilleurs vœux à elles,

Sarah